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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 11:56
Bonjour à toutes et à tous,

Il est grand temps pour nous de remonter le temps et de suivre à nouveau les événements de Tamines......
Alors, bonne lecture.........
 

Un autre soir, Hélène l’aperçut de loin, au fond du jardin, entrain de « taquiner le bois », comme il disait. Une petite gouge dans la main droite, il s’acharnait avec minutie sur le morceau de chêne dégrossi. Quand elle s’apprêta à le rejoindre, poussée par la curiosité, Jeanne, sa mère,  l’appela :

« - Laisse donc ton oncle tranquille, viens plutôt m’aider ! » lui gronda-t-elle.
Hélène, à contre cœur, se plia à l’ordre donné. Elle aurait tant aimé rester près du Bel Oncle, à le regarder sculpter. Elle se demandait ce qu’il allait réaliser cette fois-ci, il y mettait tant d’application !

Et les jours passèrent, paisibles et bien remplis.

 

Cependant, le monde autour d’eux changeait.
Depuis quelques temps, déjà, des articles alarmants paraissaient dans les journaux et déliaient les langues.

Certaines grandes puissances de l’époque se rapprochaient les unes des autres, à l’exemple de  l’Autriche, la Hongrie et l’Italie. Cette dernière, cependant, revendiquait des territoires sous domination autrichienne, mettant l’accord commun, le Triplice, en péril. L’Angleterre, quant à elle, s’allia à la Russie.

La Turquie, pour éviter son isolement, se rapprocha de l’Allemagne. Celle-ci se présentait comme la « protectrice des nations d’outre-mer ». Elle put ainsi rallier à elle des peuples colonisés tout autour du bassin Méditerranéen.

La Belgique, terre neutre, se faisait spectatrice. Jour après jour, elle assistait, autour d’elle, à la formation d’un énorme étau.

La France, qui, à son tour, se sentit isolée, s’allia à la Russie. Ces deux pays prévoyaient une alliance défensive.

Puis, ce fut la signature de la Triple Alliance entre la France, le Royaume-Uni et la Russie.

L’Allemagne pensait alors, secrètement, qu’en cas d’attaque, elle serait dans l’obligation d’agir sur deux fronts. A l’Ouest, se situaient la France et la Belgique, et à l’Est régnait le Tsar de toutes les Russies. Le seul problème était qu’il lui aurait fallu, pour surprendre les troupes françaises et arriver à ses fins, envahir la Belgique, pays neutre !

Et chaque pays allié à un autre, échafaudait ainsi des plans machiavéliques de préparation à une éventuelle guerre. Ce fut, ce que nommaient les journaux : « la course aux armements ».

Rien, ni personne, dans les petites familles taminoises, ne pouvait faire quelque chose. Et la vie s’écoulait, étrangement décalée, sur un fond annonciateur d’un terrible orage !

 

Celui-ci manifesta son premier coup de semonce le 26 Juin 1914. Cet évènement servira de détonateur.

Ce jour-là, un jeune terroriste serbe, Gavrilo Princip, qui, pour faire avancer la cause yougoslave, alors sous domination autrichienne, assassina froidement l’archiduc François Ferdinand et son épouse, la Duchesse de Hohenberg, à Sarajevo.

L’événement passa tout d’abord inaperçu en Europe.

Lorsque les journaux le relatèrent enfin, personne cependant, ne prévoyait vraiment qu’un fait divers local, même s’il s’agissait d’un double assassinat, put se transformer si vite en guerre mondiale !

Dès début Juillet, les autorités autrichiennes soupçonnaient  la Serbie voisine d’être responsable de ce double crime.

Le 5 Juillet, l’Allemagne manifesta son soutien à l’Autriche Hongrie.

Le 23 Juillet, l’Autriche Hongrie adressa un ultimatum à la Serbie. Cette dernière décréta, pour toute réponse, la mobilisation générale, le 25 Juillet.

Au même moment, l’Autriche Hongrie rompit ses relations diplomatiques avec la Serbie. La Russie se déclara alors « non indifférente » à ce conflit.

Le 28 Juillet, l’Autriche déclara la guerre à la Serbie, mettant ainsi en branle tout le mécanisme infernal des alliances.

Aucun chef d’état ne put plus éviter le tourbillon des mobilisations et des ultimatums, et le monde entier marcha alors vers une guerre irrémédiable !

Le lendemain, le 29 Juillet, la Russie, à son tour, déclara la mobilisation partielle contre l’Autriche-Hongrie. Puis le 30 Juillet, elle ordonna la mobilisation générale contre l’Allemagne. En contre partie, le Kaiser Guillaume II demanda à son cousin le Tsar Nicolas II de suspendre la mobilisation générale. Face au refus qu’il essuya, il adressa, à son tour, un ultimatum au Tsar, exigeant de lui l’arrêt immédiat de la mobilisation.

Un autre ultimatum fut adressé, cette fois, à la France, afin qu’elle évitât de soutenir la Russie, dans la cas où, cette dernière continuerait à soutenir la Serbie.

Mais la France assistait à l’assassinat de Jean Jaurès…

Le 1er Août, suite à la réponse négative de la Russie, l’Allemagne mobilisa et lui déclara la guerre.

Ce fut au tour de la France de mobiliser son peuple le 2 Août 1914.

Le 3 Août, l’Allemagne envahit le Luxembourg, pourtant neutre, lui aussi.

La Belgique reçut aussi son ultimatum allemand, réclamant un libre passage pour les troupes. La Belgique refusa… 

Et voilà comment Tamines, petite bourgade minière calme, se trouva confrontée au terrible orage !

Quelques jours seulement avaient été nécessaires pour que le monde, y compris le lointain Japon, s’embrasât.

Pourtant, en cet été, il suffisait de regarder les champs prometteurs d’un blé de qualité, et parsemés de coquelicots, pour se croire si loin de toutes ces manipulations diplomatiques et politiques. La campagne était en effervescence ; elle moissonnait. Les travaux des champs étaient bien plus importants et pressés, pour la population rurale.

 

A Tamines, la déclaration de guerre fut vécue dans la consternation la plus totale. L’attaque éclair de l’Allemagne en Belgique, au début du mois d’Août, ne rencontra guère d’obstacles.

Les allemands étaient entrés sur le territoire belge par Aix La Chapelle.

Le roi Albert Ier lança un appel à la France et à la Grande Bretagne.

 

Dans la nuit du jeudi au vendredi 21 Août 1914, des Uhlans, par petits groupes, voulurent pénétrer dans Tamines. Des soldats français les en empêchèrent en faisant feu. Un ennemi fut blessé. Une heure plus tard, ils se présentèrent aux portes de la petite ville, en plus grand nombre. La panique et l’indécision régnaient sur tous les Taminois : la Belgique était envahie !

La plupart des Uhlans étaient à cheval et semaient déjà la terreur. Chacun craignait de voir briller, de près ou de loin, un de leur fameux casque à pointe. Des soldats français étaient placés en avant poste. Ils avaient reçu l’ordre de protéger la frontière, coûte que coûte, et d’empêcher l’avancée ennemie, tout en évitant le pire pour la population. Malheureusement, ils furent rapidement dépassés et les ripostes devinrent sanglantes. On avait appris, en l’espace de quelques heures, à se terrer tels des lapins, succombant à l’écoute de témoignages ne laissant présager rien de bon.

Et puis, ils n’étaient pas des combattants. La ville vivait et dépendait des mines de charbon. Presque toute la population y travaillait. Qu’avait-elle pour se défendre ? Des pelles, des pioches et de simples mains de mineurs ! Des mains si nécessaires pour faire vivre une famille qui, à l’époque, devenait prestement nombreuse.

Au petit matin de ce vendredi 21 Août, nous retrouvons Jeanne, Hélène, Emile, Franciscus, le Bel Oncle et les autres. La nuit avait été courte pour tout le monde, et sans sommeil. Etant donné les fréquents incidents, les hommes refusèrent d’aller à la mine.

 

A suivre .......

 

A très bientôt.

Avec mon amitié.

LOLO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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