Bonjour à tous,
Allez, malgré la grisaille de cette journée, reprenons le bateau et partons ensemble faire le tour du Cap Corse. Voulez-vous ?
Le temps est splendide là-bas, autant en profiter !
Tout d'abord, nous suivons la côte sur une route sinueuse ; la mer est là, calme et limpide !
De temps en temps se dresse une ancienne tour gênoise, vigile imperturbable dans cet azur lumineux.
La Grande Bleue, à cet endroit, nous invite à sonder ses fonds mystérieux !
Mais nous sommes en septembre et l'eau est déjà fraîche, même si la température extérieure dépasse les vingt degrés.
Puis, la route s'écarte un peu du bord pour laisser la place à quelques vignes qui ont, presque, les racines dans la mer !
Nous sommes bientôt arrivés au bout et nous allons un peu nous élever avant de pouvoir contempler la côte ouest de l'île.
Les villages se retrouvent alors accrochés, comme suspendus, en escaliers, face à l'immensité limpide.
Surprise ! Les toits des maisons sont en lauze. Ici se mêle la montagne à la mer, les lauzes pour la montagne, le palmier pour la mer !
Tout comme les bougainvilliers qui se trouvent voisins des hortensias toujours en fleurs.
Grilles peintes en bleu ainsi que portes et fenêtres.
Et nous prenons un peu plus d'altitude.
L'eau est toujours là. Battue par les courants, la petite île de la Giraglia, que nous admirons ici, semble être un vaisseau bravant les vagues.
Cette île était autrefois un centre de pêche de corail.
Puis soudain, nous avons viré de bord.
Nous longeons maintenant le côté ouest de la Corse. Encore des montagnes et des villages accrochés.
L'eau a perdu son calme et prend des airs d'océan furieux. Le vent souffle fort, à en perdre ses lunettes !....
Finis les quelques oliviers, le maquis règne en maître de ce côté, dense et épineux.
Des cultures en restanques bordent les villages que nous traversons.
La route reste étroite et à lacets. J'essaie d'imaginer deux cars de tourisme en haute saison qui tentent de se croiser ! Impossible.
Les vagues, en rouleaux successifs, avec fracas, viennent noyer les criques exposées au vent déchaîné.
Seules, stoïques, les maisons, toutes blanches, résistent, auréolées de soleil.
Devant nous, un peu plus loin, sculptée dans les roches, l'on devine notre route presque suspendue au-dessus des flots. La mer ourle la côte d'une broderie excentrique et écumeuse.
Le soleil prend un malin plaisir à jouer avec nous, rendant l'eau encore plus mousseuse.
Au fond d'une petite anse, une maison esseulée semble résister aux éléments liquides et furieux. Regardez, les vagues sont aussi hautes qu'elle ! Heureusement qu'elle se trouve protégée par une digue naturelle. C'est à cet endroit précis que mes lunettes de vue n'ont pas résisté au souffle infernal : elles ont pris leur envol pour aller tomber dans le maquis en suspension ! Je les ai laissées en otages ! Elles feront partie intégrante de ce paysage.....
Mais, approchons-nous,
Nous continuons notre chemin.
Nous avons laissé le bout du cap derrière nous.
Encore pas mal de virages en perspective ! La côte reste très sauvage et découpée.
De temps en temps quelques villages occupent ce désert de roches déchiquetées.
Plus loin, une chapelle funéraire fait face à la mer. Un bon nombre de ces constructions longe le littoral, et, certaines sont totalement isolées.
La route serpente toujours entre falaises et précipices.
Sur ce rocher, des myriades de figuiers de Barbarie tendent leurs raquettes vers le soleil couchant.
Puis, à nouveau d'autres villages et d'autres virages.
Une tour gênoise guette les intrus qui oseraient s'aventurer sur la plage faite de sables volcaniques.
Dominée par quelques maisons du village voisin, la grève étend son sable gris. Mais est-elle entièrement déserte ?
Attention imprudent ! Pas trop près ! Les vagues sont de véritables furies !
Un clin d'oeil de la part de Phébus.
Un vrai village de crèche provençale !
La route serpente encore et toujours. Il semble qu'Eole se calme accompagnant Phébus dans sa "trébuchée".
Un dernier regard vers les derniers rouleaux furieux,
et nous prenons de l'altitude pour rejoindre Bastia.
Arrivés au col, nous dominons les deux côtes.
A droite la côte Ouest,
A gauche la côte Est et Bastia,
D'ici l'on peut voir le lac de Biguglia, véritable réserve naturelle qui s'étend sur onze kilomètres et borde quatre communes, soit 1450 hectares pour 1 mètre 50 de profondeur !
Nous rejoignons Bastia : le soleil a disparu ; il est l'heure d'aller à notre hotel pour une nuit tranquille.
Le lendemain, le beau temps est encore là. En attendant de prendre le bateau pour le continent, nous décidons de descendre vers Aléria pour découvrir des plages magnifiques,
encore bien fréquentées par les vacanciers de septembre. Malgré les algues qui jonchent le sable, la température est idéale pour se dorer sans coup de soleil..... Et puis il y a des pagodes encore ouvertes dont nous profitons. Au menu : poissons divers et variés.......
Il y a des vaches également en Corse ! L'herbe n'est pas très grasse ! Cela n'a aucunement l'air de les gêner.
Elles ont même, quelquefois, la compagnie de lézards bien marqués ! Celui-ci se dorait au soleil et ne s'est même pas enfui lorsque je l'ai approché ! Curieux, il a tourné la tête vers moi. Mon apparence ne lui a pas parue suspecte, et trop occupé à se chauffer, il a fait comme si je n'existais pas !
Il est curieux de voir la végétation venir à fleur de plage !
Nous avons eu du mal à partir, car nous avions l'impression d'être au bout du monde, aux Caraïbes !
Quel beau pays que la Corse !
Sur la route du retour, vers le port de Bastia pour embarquer, nous suivons le lac, une dernière fois.
Et nous voici déjà à bord, à admirer la ville qui s'éloigne dans le soir.
Et si des nuages arrivent et obscurcissent la montagne, la mer demeure calme, heureusement. La traversée se fera sans encombre ni tangage insupportable. J'ai eu une petite pensée pour les voyageurs de la veille obligés de partir par une mer démontée !
Au revoir, Bastia !
La lumière nous joue des tours : on dirait que l'on assiste au réveil d'un volcan !
Le capitaine du port a rejoint son embarcation pour nous laisser regagner le large.
Là-bas, au bout du Cap, nous serons en pleine mer !
Au revoir, Ile de Beauté, tu mérites bien ce nom.
Et encore, je n'ai pas eu le temps de te découvrir en entier. Il faudra que je revienne ; c'est promis !
Dans l'immense garage du bateau, nos voitures sont mises sur une passerelle, au-dessus des poids lourds !
Nous n'étions pas les seuls à traverser la Méditerranée, ce jour-là !
Voilà, j'espère vous avoir fait prendre un peu d'embrun, de vent et de soleil.
Alors, si on vous propose d'aller voir la Corse, ne refusez pas !
A toutes et à tous je souhaite une excellente soirée.
Avec toute mon amitié.
LOLO
Dicton du jour : "Pour Sainte Cécile, chaque haricot en fait mille,
Pour Sainte Cécile, chaque fève en fait mille."