Bonsoir à toutes et à tous,
Et bien voilà, la pluie est revenue, elle demeure forte et gronde de colère..... Adieu Eté, à l'année prochaine.
Déjà, pendant les accalmies, entre deux drachées, les hirondelles voltigent en poussant des cris aigus. Elles sont sur le départ, pour d'autres cieux, vers d'autres contrées, certaines très lointaines.
Peut-être vont-elles en Crète passer l'automne ?
Et si nous les suivions, pour cette fois ?
Je vous propose de visiter, avec elles, le charmant petit port de pêche d'Elounda.
Nous voici arrivés en une tirée d'ailes !
Située à une douzaine de kilomètres d'Agios Nikolaos, que vous connaissez maintenant, on arrive à Elounda par une route en corniche qui longe toujours le golfe de Mirabello.
Elle est entourée de montagnes.
Maintenant station balnéaire très appréciée, Elounda garde encore son aspect de petit port de pêcheurs, calme, que rien ne vient perturber.
Seules, pour l'heure, de petites embarcations, de temps en temps, prennent le large ou reviennent, les cales pleines.
Les filets sont amassés, en attendant de futures prises ; ils sèchent au soleil couchant.
Au loin, sur une île appelée Spinalonga, se dressent les anciennes ruines d'une vieille bâtisse. C'était à l'origine une des plus imposantes forteresses établie par les vénitiens au XVIème siècle. Elle sut résister aux assauts turcs.
Au siècle dernier, vers 1900, elle servait de refuge aux lépreux, devenue véritable colonie, l'île fut habitée jusqu'en 1950.
Aujourd'hui, elle n'abrite plus que des fantômes et reste néanmoins un lieu, plein de mystères, mais fort agréable.
En revenant au port, les cloches de l'église nous appellent. Ecoutez-les :
J'aperçois, tout d'abord, à travers des palmiers, une espèce de minaret surmonté d'une horloge. Il est 16 heures 45, et un office se termine.
Le bâtiment est entouré de citronniers dont les branches ploient sous le poids des fruits lumineux.
La Crète possède un climat qui lui permet d'avoir deux récoltes d'agrumes dans l'année !
Les fruits sont à peine mûrs que des fleurs se préparent à s'ouvrir !
Mais, chut ! Nous approchons de l'église.
En en faisant le tour, je constate que la grande porte s'est ouverte.
Et ma curiosité me pousse à traverser pour en découvrir l'intérieur.
C'est d'abord le travail de sculpture du bois de la porte qui attire mon regard.
Puis, sans bruit, je pénètre dans la sainte bâtisse. Et je reste sans voix......
Au plafond, des peintures, sur les murs encore des peintures, sur les retables, toujours des peintures.
Et le soleil vient traverser les vitraux pour jouer, tout en flamboyance, avec les dorures. D'immenses lustres, couverts de pendelottes en cristal, font éclater la lumière en une myriade de prismes irisés.
Sur ma droite des panneaux de bois précieux sculptés et garnis, une fois de plus, de splendides icônes, protègent l'endroit le plus sacré du bâtiment.
La coupole est couverte de fresques.
Le Christ auréolé semble scruter les pèlerins alors que la Vierge nous invite à entrer plus avant.
Phébus, lui, en visiteur curieux, éclabousse les murs de flaques blafardes, nimbant l'intérieur d'une divine présence.
Mais il n'a pas pour autant perturbé le "retour de l'enfant prodige" !
Il nous faut regagner notre car et quitter Elounda, qui s'endort déjà, en cette douce soirée de printemps.
C'est l'instant où le pastel domine ; le ciel pâlit, la mer se lisse comme un miroir, les ombres s'allongent avant que la nuit ne vienne tout obscurcir. Le jour a trébuché. Arrive le moment de nous séparer. Laissons Elounda se reposer.
A toutes et à tous, je souhaite une douce nuit.
A très bientôt, au pays des Minoens, là-bas, en Crète.
Avec toute mon amitié.
LOLO
Dicton du jour : "en septembre, le raisin ou la figue pendent".