Bonjour à toutes et à tous,
Je sais, que de reproches vous pouvez me faire !
Le temps me manque désespérément, pour vous rencontrer, à travers la toile, autant que je le souhaiterai. Mais, je prends quelques minutes, aujourd'hui, pour vous résumer un petit voyage que j'ai réalisé avec mon fils aîné, Nicolas, fin septembre, sur l'île de Beauté. Et comme les photos sont nombreuses, je vous propose de le suivre en plusieurs parties.....
Malgré mon nom d'épouse à consonance corse, il était temps pour moi de découvrir cette île splendide, ignorée jusque là .....
Encore que, la visite fut rapide, juste le temps d'un entretien d'activité, et de deux traversées, séparées par une nuit et une journée.
Et si l'entretien n'a pas abouti comme mon aîné l'espérait, nous avions, au moins, profité du bel été indien.
Allez, prenez un châle, le vent se lève sur le pont....
Et nous voici à Marseille en ce dimanche 26 septembre 2010. Nous avons embarqué sur le Pascal Paoli vers les 18 heures 30.
Une petite visite de notre cabine ?
Nous étions très confortablement installés.
Nous avons laissé nos bagages et en voyageurs curieux, nous sommes montés sur le pont pour voir Marseille autrement.
Il y avait un fort mistral, ce jour-là, et la mer prenait des airs d'océan.
La Bonne Mère surveillait, elle aussi, ce qui se passait sur le port.
Quant au Chateau d'If, il semblait se transformer en un autre bâtiment nous barrant le sillage.
Le temps de passer un coup de fil à des amis marseillais (qui nous ont peut-être observés à partir de leur balcon !) et nous voici prêts à assister aux manoeuvres du départ.
Doucement, nous quittons le quai avec de gros bouillons.
Puis nous longeons la longue digue.
Attention de ne pas trop se pencher par dessus bord !
Phébus vient nous souhaiter "bon voyage" et se cache timidement derrière les collines de l'Estaque.
Nous sortons prudemment du port.
Le bateau du pilote nous guide encore un peu avant de le récupérer et de faire demi-tour.
Marseille s'enflamme dans les derniers rayons de soleil.
Quant à nous, avant de regagner la douceur de notre cabine et nous mettre à l'abri du mistral, nous croisons un pétrolier qui se dirige vers les raffineries de Fos sur Mer.
Au petit matin, bien avant que Phébus nous réchauffe, nous suivons la côte Est de la Corse, en direction de Bastia.
Je fus étonnée de voir des montagnes assez hautes qui se dessinaient dans le jour naissant.
Plus de vent et aucun nuage, du moins devant nous !
Qu'en est-il derrière ?
Nous tournons légèrement. Le soleil commence à poindre et joue avec les cumulus.
De toute manière, la lune est encore là, scintillante : elle nous accueille !
Au loin, face à la venue de l'astre rayonnant, les montagnes rosissent, des lumières s'éteignent, la lune pâlit pour mieux disparaître.
Petit à petit, nous approchons de la civilisation et la ville se dessine de plus en plus précise.
Au fur et à mesure de notre approche, elle paraît vibrer en sortant de son sommeil nocturne.
C'est d'abord un tout premier rayon de soleil qui vient caresser la Serra di Pigno, puis,
se met à éclabousser progressivement toute la chaîne.
Bastia enfin se révèle.
Si nous, nous arrivons, un autre bateau se tient prêt à partir. Ses turbines sont en marche et fument.
Le bateau-pilote vient nous rejoindre pour nous guider dans la passe.
Bastia se retrouve, soudain, inondée par le soleil d'une nouvelle journée et comme à Marseille, certaines vitres, au loin, luisent comme des phares.
Déjà se dessinent un clocher, une place, des palmiers et les façades ocres des bâtiments percés d'innombrables fenêtres dont certaines possèdent de beaux balcons.
Enfin, nous entrons dans le port !
Voici l'entrée du Vieux Port que borde, à gauche, la jetée du Dragon et que dominent, à droite, la Citadelle et le Palais du Gouverneur.
Et maintenant nous apercevons mieux le Vieux Port et commençons à entrer dans le bassin Saint Nicolas,
pour nous garer le long du quai, en face de l'autre ferry. Phébus, lui, nous fait un clin d'oeil. Nous touchons la terre ferme !
Un dernier regard du bateau sur le quartier Terra Nova et nous voici en ville.
De longues rues très propres, aux façades majestueuses et récemment repeintes dans les ocres s'imposent à nous.
Non, vous ne rêvez pas ; à gauche, en guise d'arbre vous voyez bien un caoutchouc aux feuilles luisantes !
Il est à peine neuf heures du matin et il fait déjà vingt degrés ! Certaines boutiques tardent à ouvrir.
Je laisse mon fils à son rendez-vous et vous invite à me suivre pour découvrir un peu plus la ville.
De temps en temps, de petits squares, à escaliers, viennent rompre l'équilibre des hauts bâtiments.
Comme celui-ci tout en hommage.
Ou bien encore comme cet autre, plus majestueux.
En levant la tête, j'admire ce bel éclairage : le soleil est bien mutin, ce matin !
Je me dirige vers cette grande place que j'avais aperçue du bateau. Donnant sur le port, elle porte le nom de Place Saint-Nicolas.
Figurez-vous que c'est une des plus grandes places de France. Mais si, mais si !
Jugez plutôt : trois cents mètres de long pour quatre vingt dix de large ! Et tout Bastia aime à s'y promener et se désaltérer aux terrasses des ses nombreux cafés-restaurants qui la bordent. En son milieu, il y a un kiosque à musique. Mais surtout, entourée de palmiers la statue de l'enfant du pays, Napoléon, s'y dresse magistralement !
Certes, elle sert quelquefois, et accessoirement, de poste de garde, à tout volatile fatigué. Et ce matin-là, ce fut le cas !
Napoléon est représenté en empereur romain et le soleil, à la mi-journée, le baigne de lumière.
Un autre volatile, cette fois fait de pierre, est posé à ses pieds. La statue de l'empereur semble scruter la mer, ou plutôt le Pascal Paoli, notre ferry, toujours à quai.
Mes pas me guident vers le quartier Terra-Vecchia qui se situe entre la Place Saint-Nicolas et le Vieux Port. Je passe devant une élégante Mairie.
Elle arbore fièrement le blason de la ville : "CIVITAS BASTIAE"
Un peu plus loin l'église Saint Jean Baptiste m'attire.
Entrons !
Elle semble immense à l'intérieur et est de style baroque : haute nef, décors en marbre, et,
détient d'immenses peintures sous les voûtes, ainsi qu'un buffet d'orgue merveilleux
Comme son nom l'indique, le quartier de Terra Vecchia reste le quartier de la vieille ville : les ruelles y sont étroites et fraîches.
Il est encore endormi. Seuls mes propres pas, qui résonnent sur le dallage, viennent rompre le silence encore matinal.
Encore quelques enjambées et je me retrouve au bord du Vieux Port.
L'eau y est calme et plate comme un miroir.
Il est dominé par la façade majestueuse de l'église Saint Jean Baptiste. Ici encore, de petits restaurants, pour le moment désertés, proposent des menus faits de poissons et de crustacés.
De l'autre côté du bassin, voici le quartier de Terra Nova qui fait face à l'église Saint Jean Baptiste.
Certaines maisons sont très anciennes ; elles offrent leurs petits balcons où du linge sèche. La majorité des fenêtres demeurent ouvertes sur le port, dévoilant partiellement l'intimité de leur intérieur.
Je continue à faire le tour du Vieux Port arrosé par les rayons de Phébus encore chauds pour la saison.
Au fond, à droite, la Jetée du Dragon ferme l'entrée du bassin.
Je me retrouve, marchant dans d'autres ruelles toutes aussi typiques les unes que les autres.
Certaines façades n'ont pas encore été restaurées et garde jalousement leur cachet d'authenticité.
Je viens de grimper vers la citadelle et je me retrouve bientôt à ses pieds. Elle se cache d'abord derrière une épaisse muraille gardée par une échauguette.
Je traverse le Jardin Romieu qui la longe.
D'ici je surplombe la mer et les ports.
Le Pascal Paoli est toujours là : il ne reprendra la mer que ce soir.
Plusieurs cactus sont en fleurs, comme celui-ci.
Au-dessus de moi, la citadelle se dresse fière et imposante. Le Palais du Gouverneur aussi.
Une des tours semble m'attendre ; je traverse un passage couvert de plusieurs marches pour m'approcher un peu plus et dominer la grande bleue.
Des voiliers prennent le large : il fait si beau et la mer est si calme !
Je continue à grimper vers le Palais.
Où que l'on soit, l'eau turquoise est toujours au bout !
Puis, devant moi, voici l'entrée du Palais du Gouverneur, ancienne résidence des gouverneurs de l'île, de la fin du XVème siècle jusqu'à la fin de la domination gênoise, au XVIIIème siècle. Siège de la plus haute Cour de Justice de l'île, il abritait aussi les prisons du royaume. Après la révolution française le palais devint une caserne. Aujourd'hui, il est un musée qui présente les résultats de fouilles archéologiques.
Encore des ruelles charmantes !
Et encore une église : cathédrale de Sainte Marie de l'Assomption.
Dans une grande niche vitrée, se trouve une magnifique Assomption de la Vierge en argent sculpté.
Plafonds ornés de stucs, toiles remarquables, dallage impeccable, lustres aux pendeloques en cristal ; quelle richesse !
Superbe, n'est ce pas ?
Dehors, la douceur de l'été indien m'incite à aller toujours un peu loin.
Plus au sud, on devine de longues plages de sable fin.
Finalement, je retraverse le quartier pour redescendre rejoindre mon fils, près de la Place Saint Nicolas.
Nous déjeunons sous les platanes qui la bordent à la terrasse d'un des restaurants, face à la mer, avec l'impression de vivre un éternel été !
Voici la passerelle du sous marin Le Casabianca.
Encore quelques balcons masqués par les lauriers en fleurs.
Par une allée bordée de Jasmins du Cap, nous regagnons notre voiture. L'après-midi ne fait que commencer.
Et une prochaine fois, nous ferons ensemble le tour du Cap Corse.
Douce nuit à toutes et à tous.
Avec toute mon amitié
LOLO
Dicton corse : "Cane abaghja e porcu magna" = chien aboie et porc mange. Expression à rapprocher de "les chiens aboient, la caravane passe".